Plateforme nationale du logement ACORN/ ACORN National Housing Platform

Le Canada traverse une crise du logement et la situation s’aggrave avec la croissance massive des propriétaires de grandes entreprises qui acquièrent des tonnes d’immeubles d’appartements et de maisons uniquement pour faire du profit. ACORN se bat contre les propriétaires d’entreprise et leurs investisseurs depuis sa fondation en 2004 et a gagné des centaines de millions en réparations, arrêté le déplacement et obtenu des protections telles que l’octroi de licences et l’enregistrement des propriétaires, les lois municipales anti-locataires, les lois de contrôle des loyers plus strictes, le zonage inclusif et plus encore. Toutefois, un phénomène récent tels que la financiarisation du logement, associés à l’absence de contrôle total des loyers et le manque des mesures de protection des locataires, entre autres, continuent de désavantager davantage les locataires modestes et modérés.

  • Obliger la divulgation de la propriété foncière dans toutes les provinces.
  • Empêcher les propriétaires financiarisés d’acheter plus des logements abordables. Fixez des limites au nombre de logements qu’ils peuvent acquérir.
  • La SCHL devrait compléter le Fonds de co-investissement de la Stratégie nationale sur le logement par un fonds d’acquisition qui permettrait aux organismes sans but lucratif, aux coopératives et aux fiducies foncières d’acheter des immeubles locatifs à risque lorsqu’ils arriveront sur le marché.
  • Corrigez immédiatement l’échappatoire fiscale de la Loi de l’impôt sur le revenu qui accorde des exonérations fiscales massives aux fiducies de placement immobilier (FPI).
  • Tout financement soutenu par la SCHL/financement fédéral aux propriétaires d’entreprise devrait être lié à une garantie de non-déplacement ; des logements destinés aux personnes ayant des besoins impérieux de logement, à durée indéterminée abordables; et des normes minimales d’entretien et d’efficacité énergétique.
  • Construire au moins 1,2 million d’unités de logements abordables au cours de la prochaine décennie.

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Canada is in a housing crisis and it’s getting worse with the massive growth of big corporate landlords acquiring tons of apartment buildings and houses only to make profit. ACORN has been fighting corporate landlords and their investors since its foundation in 2004 and has won hundreds of millions in repairs, stopped displacement, and won protections like landlord licensing and registration, municipal anti-tenant displacement laws, stricter rent control laws, inclusionary zoning and more. However, recent phenomenon such as financialization of housing coupled with lack of full rent controls and weak tenant protections, among others continue to put low- and- moderate tenants at a greater disadvantage.

  • Mandate disclosure of property ownership across all provinces.
  • Stop financialized landlords from buying more affordable housing. Set limits to how much housing can they acquire.
  • CMHC should supplement the National Housing Strategy’s Co-Investment Fund with an Acquisitions Fund that would enable non-profit, co-op and land trust organizations to purchase at-risk rental buildings when they come on the market.
  • Immediately plug the tax loophole in the Income Tax Act that gives massive tax exemptions to Real Estate Investment Trusts (REITs).
  • Any CMHC backed financing/ federal funding to corporate landlords should be tied to a no displacement guarantee; housing targeted to people in core housing need, affordable term perpetuity; and minimum maintenance and energy efficiency standards.
  • Build a minimum of 1.2 million units of affordable housing in the next decade.

To access campaign materials on ACORN’s Housing Campaign, click here.

Pivot: L’insalubrité : l’autre visage de la crise du logement

À LaSalle, un complexe de 260 portes, le Renaissance, porte dorénavant très mal son nom. Ses résidences sont aux prises avec divers problèmes de salubrité. Tout doit être fait, des tâches domestiques simples (passer l’aspirateur sur le tapis du corridor) aux gros entretiens (réparer les portes arrière de l’immeuble, pour éviter que des squatteurs ne s’y installent).

Je discutais début juillet avec D*, une des locataires touché·es qui m’expliquait l’étendue des problèmes. « On n’a pas ramassé les poubelles pendant des mois. Ça attirait les rats et les souris. Certains locataires se sont retrouvés sans eau chaude ni chauffage en plein hiver. Il y a des problèmes de plomberie, on doit tout réparer soi-même. Les propriétaires sont indisponibles, il n’y a aucun moyen de les joindre. »

Le groupe Banvest est propriétaire du complexe. La compagnie a acheté 3000 logements au cours des cinq dernières années et est devenue un des plus importants acteurs immobiliers au Québec. Elle se fait discrète, mais ce n’est pas la première fois que des logements qu’elle possède se retrouvent dans (ou sans) l’eau chaude. Par exemple, les médias locaux ont rapporté des difficultés analogues aux Jardins Toulouse à Longueuil. ACORN, un syndicat de locataires, travaille aussi avec les locataires de la place Côte-Vertu à Saint-Laurent, un autre immeuble de Banvest. Là aussi, les problèmes de salubrité s’accumulent : vermines, moisissures, déchets entassés.

J’ai demandé à D si elle pensait que c’était une stratégie pour faire partir les locataires afin d’augmenter plus rapidement les loyers. « Il n’y a pas de doute », m’a-t-elle dit. Car après les rénovictions, l’autre moyen pour chasser les résident·es est de simplement laisser l’immeuble à l’abandon.

Pour se battre, les habitant·es du complexe Renaissance ont pu compter sur le soutien d’ACORN. Plusieurs actions ont été entreprises, dont une pétition déposée au conseil d’arrondissement. Les élu·es sont informé·es et le Service de l’habitation de la Ville travaille au dossier. Depuis, les poubelles sont ramassées chaque semaine, mais plusieurs problèmes subsistent.

Inaction devant l’insalubrité

À Montréal, très peu d’inspections mènent à des constats d’infraction. Quand ils sont émis, ils peuvent s’additionner. Mais selon une enquête du Devoir, le « montant moyen de ceux-ci a oscillé entre 681 $ et 1500 $ au cours des trois dernières années ». Pour une entreprise qui gère des milliers d’immeubles, on comprend combien ces amendes ont un effet marginal.

Et surtout, obtenir les réparations nécessaires peut prendre un temps fou. Au complexe Renaissance, les représentant·es du Service de l’habitation de la Ville de Montréal et de l’équipe d’inspection de LaSalle ont affirmé qu’il faudrait un an environ pour soumettre le propriétaire à une obligation de réparation. Or, pendant tout ce temps, la santé physique et psychologique des locataires est affectée.

Le Tribunal administratif du logement (TAL) est lui aussi inefficace pour agir rapidement. Une étude de 2020 de Martin Gallié, professeur en droit du logement à l’UQAM, démontrait que dans les cas d’insalubrité, il s’écoulait en moyenne quatre ans entre le moment des faits constatés et le jugement du TAL. 90 % des locataires enquêté·es ont quitté leur logement avant la fin des procédures judiciaires.

C’est donc dire que même quand ils perdent au change, les propriétaires s’en trouvent gagnants. Écarter les ancien·nes locataires par tous les moyens s’avère trop souvent une stratégie payante. D’ailleurs, un représentant d’ACORN m’a rapporté que le Renaissance n’avait accueilli aucun nouveau locataire depuis juillet. Tout est fait pour vider la place de ses occupant·es.

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) s’est penché en 2019 sur les actions à entreprendre en matière de salubrité. Sans surprise, le TAL devrait avoir accès à plus de ressources et à un meilleur financement afin de réduire les délais d’attente. Il serait aussi possible d’avoir un code du logement provincial. Il s’agit d’une vieille revendication des groupes de logement, qui veulent voir le pouvoir des municipalités lors des inspections augmenter.

Et surtout, il faudrait une approche globale et intégrée entre les différents acteurs impliqués. Les tâches sont mal réparties entre les différents intervenants.

Au-delà des enjeux de concertation, le gouvernement Legault n’a de son côté aucune solution pour combattre l’insalubrité des immeubles dans le parc locatif. Bien en retard sur les problèmes vécus par les locataires, il refusait jusqu’à récemment de reconnaître la crise du logement. Un déni qui n’a d’égal qu’une couche de peinture fraîche sur les moisissures qui envahissent le plafond d’une salle de bain.

*L’anonymat préserve la locataire de représailles.

Angélique Soleil Lavoie est candidate de Québec solidaire dans Marguerite-Bourgeoys

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Angélique Soleil Lavoie pour Pivot

Métro: Des résidents laissés à eux-mêmes dans l’insalubrité

Les résidents de cinq immeubles d’appartements du boulevard Jules-Poitras et de la rue Quenneville sont laissés à eux-mêmes par leur propriétaire, affirment des locataires. En conséquence, les résidents sont aux prises avec des problèmes de sécurité et de salubrité depuis plusieurs mois.

«Dans mon salon, j’ai peur des souris; dans ma chambre, j’ai peur des punaises de lit et dans le corridor, j’ai peur des inconnus. Il y a des gens qui squattent un appartement sur mon étage, qui font du bruit et qui fument de la marijuana sur le balcon. Je vis constamment dans la peur», raconte Louris Almotleq, une résidente du 1310, rue Quenneville.

Les résidents des immeubles situés au 1270 et au 1310, rue Quenneville ainsi qu’au 1275, au 1295 et au 1315, boulevard Jules-Poitras tentent depuis plusieurs mois de rejoindre leur propriétaire, Les Immeubles Banvest inc., afin que l’entretien de leur logis ainsi que des espaces communs soit effectué.

Accumulation de déchets, punaises de lit, ascenseur hors service et infestation de rats ne sont que quelques-uns des problèmes auxquels ils font face au quotidien.

«J’ai jeté mon lit qui était infesté de punaises et je dors maintenant sur mon canapé, indique Mme Almotleq. Nous allons déménager le mois prochain.»

C’est depuis le début de l’été qu’elle a remarqué que l’état des lieux s’était détérioré et qu’elle faisait face à des problèmes de salubrité. Lors d’une visite sur place, Métro a pu constater que les portes de garage demeurent ouvertes en tout temps et qu’il est donc possible d’entrer facilement dans certains des immeubles.

Les portes d’appartements laissés vacants ont été défoncées et il est possible pour quiconque d’y entrer, laissant les résidents craindre pour leur sécurité.

Concierge inexistant

Jusqu’à tout récemment, Koffi Désiré, un résident du 1315, boulevard Jules-Poitras, était concierge dans les cinq bâtiments, à l’emploi d’un sous-traitant.

Selon ses dires, ce dernier n’aurait pas été payé par le propriétaire. «Mon salaire venait de la poche du sous-traitant, indique M. Désiré. Depuis ce temps-là, le service est inexistant.»

M. Désiré habite dans un cinq et demie depuis juin avec sa femme et ses quatre enfants et paye 1400 $ par mois. Lui et sa famille font également face à des problèmes de salubrité.

«Je vois des rats dans mon appartement, dit-il. Il faut que quelque chose soit fait parce qu’on ne se sent plus en sécurité sur tous les plans. Je suis à Saint-Laurent depuis 12 ans. […] Je n’aurais jamais cru que des déchets puissent s’accumuler [dans le garage] de cette manière ici au Canada.»

Conseil d’arrondissement

Lors de la séance du conseil d’arrondissement de Saint-Laurent du 9 août, cinq résidents se sont présentés pour dénoncer leur situation et demander au conseil d’agir, avec l’aide d’un représentant du syndicat de locataires ACORN.

«Il y a de l’eau qui a coulé dans mon appartement et en huit mois, ça n’a jamais été réparé, a indiqué Mahamat Faikh, résidant du 1270, rue Quenneville lors de la période de questions. Personne ne se sent en sécurité, il faut que vous enquêtiez.»

En réponse à ces questions, le maire Alan DeSousa a répondu: «Nous allons donner ces adresses à nos équipes d’inspection pour qu’elles contactent le propriétaire. Je n’ai pas de réponse pour vous aujourd’hui, mais nous allons porter ce problème à leur attention.»

M. Désiré s’est dit encouragé par cette réponse. «On commence à ouvrir les yeux sur notre affaire, avance-t-il. Mais on veut voir ces inspecteurs. Il faut tirer l’oreille aux Immeubles Banvest.»

De son côté, la directrice générale du Comité de logement de Saint-Laurent, Maria Vasquez, est inquiète de la situation et de la réponse de la mairie.

«C’était déjà insalubre avec le propriétaire précédent, déplore-t-elle. Il faut qu’il y ait une garantie de résultats dans les cas comme ceux-là, et que la Ville assure un suivi pour que les travaux soient effectués.»

Un groupe de résidents formé autour du syndicat de locataires ACORN a amassé une cinquantaine de signatures dans le cadre d’une pétition qu’il souhaite déposer prochainement.

Les résidents d’un immeuble de LaSalle dont Banvest est également propriétaire ont fait face à des problèmes similaires au printemps.

Les Immeubles Banvest inc. n’ont pas donné suite à nos demandes d’entrevue pour cet article.

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Olivier Boivin pour Métro

Convention nationale ACORN 2022 – Un instantané! Agissez pour empêcher le PSP (fonds de pension) de détruire des logements abordables

Wow! Quel convention nationale remplie d’action et de plaisir qui a réuni près de 200 membres d’ACORN à travers le pays! ACORN a tenu son 6e événement national bisannuel du 18 au 20 juin à l’Université Concordia à Montréal. Le thème: «Faire du logement notre droit».

Passez à l’action ici: “Dites à PSP de cesser d’investir dans des logements abusifs et des prêteurs prédateurs

Ce congrès tant attendu était puissant car c’est après trois longues années de pandémie que les membres de partout au pays se sont enfin rencontrés en personne. Les bus ont commencé à arriver le 18, ce qui a marqué le début d’une série d’événements qui se sont déroulés dans les 2 jours et demi suivants. Voici un bref aperçu des événements.

Ateliers

La Convention a débuté par une série d’ateliers animés par les dirigeants d’ACORN. Les ateliers allaient de la planification de campagne puissante pour mettre fin au logement financiarisé et aux prêts prédateurs aux membres apprenant de leurs pairs de nouvelles compétences sur la façon de diriger un atelier, comment parler aux médias et aux médias sociaux pour faire passer le message dans le monde virtuel.

La parole aux membres

Une tradition des conventions d’ACORN où les membres de chaque ville/province parlent de leurs luttes et de leurs victoires. Commençant par la Colombie-Britannique et suivi de London, Hamilton, Toronto, Peel, Ottawa et Gatineau, Montréal, Nouveau-Brunswick et Halifax! Chaque prise de parole des membres était un récit passionné et émouvant des problèmes que les membres ont combattus et des victoires qui ont été remportées. Avec chaque prise de parole des membres, les acclamations des membres n’ont fait que s’intensifier!

La Plénière

La deuxième journée a commencé avec la marche des membres de leur résidence jusqu’à l’endroit où se tenait la plénière. Chaque ville a préparé ses propres chants et a défilé dans la salle plénière avec beaucoup d’enthousiasme. Présidée par la dirigeante nationale Alejandra Ruiz-Vergas de Toronto, la plénière était un mélange de grands conférenciers, dont la sénatrice Pierrette Ringuette, députée et porte-parole du NPD en matière de logement Jenny Kwan, Marie-Josée Houle, défenseure fédérale du logement et des alliés syndicaux, dont Larry Rousseau du Syndicat canadien du travail. Congress et Marc-Édouard Joubert du Conseil régional du Montréal métropolitain FTQ, sans oublier John Cartwright, président du conseil des Canadiens, qui a donné un discours passionné la veille au soir.

Faire du porte-à-porte à Montréal!

Les membres se sont ensuite dirigés vers les portes à Montréal après un atelier de sensibilisation où les dirigeants ont fait des jeux de rôle sur la façon d’engager de nouveaux membres avec ACORN.

Atelier d’art & activisme – Se préparer pour la GRANDE action!

Certains membres se sont bien amusés en assistant à un atelier de fabrication de panneaux de piquetage génial. Les membres ont fait des tonnes de pancartes pour l’action du lendemain!

Dîner de gala, défilé de mode et plus encore!

La deuxième journée ne s’est pas terminée tant que tout le monde ne s’est pas habillé pour le dîner de gala, un défilé de mode impromptu et un beau message de la présidente internationale d’ACORN, Marva Burnett. Alejandra Ruiz-Vergas, leader de Toronto ACORN, a fait avancer les membres avec ses blagues et son énergie incroyablement élevée.

Le dîner a commencé par un discours de Marva Burnett qui a partagé un aperçu du mouvement ACORN à travers le monde. Les membres ont également entendu des messages réconfortants de nos affiliés au Royaume-Uni, en Écosse, au Pérou, au Cameroun, en France et plus encore. Le dîner s’est terminé par un défilé de mode impromptu alors que les membres montaient au centre de la salle, posant pour remporter un prix alors que les membres effectuaient une dernière course pour acheter des billets de tombola.

Et l’ACTION!

Hélas, vient le GRAND JOUR – qui a marqué la fin du congrès, mais le début d’une nouvelle lutte pour tenir l’un des plus grands fonds de pension du Canada responsable! Les membres se sont rassemblés dans le stationnement de l’édifice des Sœurs Grises du campus de l’Université en tenant des pancartes – «PSP désinvesti du déplacement!», «PSP arrête d’augmenter les loyers!», «Les maisons ne sont pas des actifs» et plus encore. Les membres ont envahi les rues du centre-ville de Montréal, marchant vers le siège social des PSP où les membres ont fait un sit-in jusqu’à ce que le bureau du président et chef de la direction accepte de rencontrer les membres d’ACORN.

Merci de soutenir cette action ici

Grand remerciement à tous les membres d’ACORN qui sont venus à Montréal pour réfléchir, célébrer et planifier ce qui nous attend!

Merci – tous nos supporters et conférenciers et l’Université Concordia pour avoir accueilli ce grand événement.

Regardez le discours des membres ici

MERCI À NOS GÉNÉREUX SOUTIENS – sans vous, cette convention n’aurait pas pu être un tel succès!

Métro: Malgré une victoire, des locataires craignent encore l’insalubrité

Des locataires de la résidence La Renaissance se plaignent de vivre dans des conditions insalubres, dont des poubelles qui ne sont pas ramassées. Frustrés, certains se sont présentés devant le conseil d’arrondissement pour faire entendre leur voix. Depuis, l’entreprise propriétaire du site a agi pour corriger certaines lacunes, mais les résidents restent inquiets.

En février 2021, Immeubles Banvest Inc a racheté les appartements Renaissance Place Stirling à LaSalle. Le complexe se compose d’une vingtaine d’immeubles.

«Ça fait 49 ans que j’habite ici, j’en ai vu passer des propriétaires différents, mais la compagnie Banvest est de loin la pire, elle nous fait vivre un enfer!», dit Pam Flynn, locataire et membre de l’organisme ACORN.

Des centaines de poubelles qui s’empilent depuis des mois, des souris, de la moisissure ou bien un toit qui s’effondre, nombreux sont les problèmes que les locataires relèvent au quotidien.

«Toutes les personnes d’entretien ont été virées par la compagnie, maintenant, il y a qu’une fille seule qui s’occupe de l’entretien de plus de 20 immeubles. Ce n’est plus possible! » raconte Mme Flynn.

En plus d’avoir vécu plus de deux mois avec une odeur ambiante de poubelles, l’hiver n’était pas non plus de tout repos pour les résidents.

Trois locataires voulant rester anonymes par crainte de représailles racontent avoir eu des problèmes de chauffage et un manque d’eau chaude pendant plusieurs semaines.

«Cet hiver, ils n’ont pas mis une seule fois du sel, c’était une patinoire alors qu’il y a beaucoup de personnes âgées qui vivent ici», exprime pour sa part Ewa Jachimczyk, une locataire.

Une bataille acharnée menant à une petite victoire

Des locataires se sont mobilisés, mais en raison de la COVID-19, plusieurs de leurs réunions sont tombées à l’eau. Confrontés au silence du propriétaire, ils ont décidé de lancer une pétition avec l’aide d’ACORN et de la présenter à la mairie.

Le 6 juin dernier, une dizaine de locataires se sont présentés au conseil de l’arrondissement pour dénoncer le problème.

La mairesse Nancy Blanchet et le directeur de la Direction de l’aménagement, de l’urbanisme et des services aux entreprises (DAUSE) Hugo Rousseau ont expliqué que l’Arrondissement et le Service de l’habitation de la Ville de Montréal sont déjà actifs dans le dossier.

«Dans vos immeubles, il y a 17 dossiers actifs, plaintes des locataires, 15 inspections, 13 avis d’infractions», a énuméré M. Rousseau.

Après plusieurs pressions de la Ville, des camions de Banvest ont ramassé les poubelles dans les jours suivants.

Disant avoir perdu confiance en son propriétaire, elle explique qu’un seul des nombreux problèmes a été réglé.

Le 10 juin dernier, La DAUSE a rencontré le Service de l’habitation de la Ville de Montréal, «afin de planifier un calendrier d’interventions pour les problématiques liées à ces bâtiments», explique dans un courriel Caroline Elliott, chargée de communication de l’Arrondissement.

«Très prochainement, une inspection express conjointe (Habitation et DAUSE) des bâtiments est prévue», ajoute-t-elle.

Elle explique aussi que des avis ont été envoyés aux locataires et au propriétaire pour les prévenir de l’intervention.

Se plaignant de la gestion dans sa globalité, Pam Flynn explique que les locataires attendent un vrai changement de la part du propriétaire.

«J’espère que le propriétaire prendra des initiatives et nous entendra », conclut Pam.

Malgré plusieurs demandes, Les immeubles Banvest n’a pas répondu à nos questions.

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Article par Oona Barrett pour Métro

24 Heures: «On a besoin d’actions tangibles du gouvernement»: des victimes de la crise du logement se mobilisent

Sandrine Belley vient tout juste d’être contrainte à déménager. Afin d’éviter que cette situation arrive à trop de ses concitoyens, la Montréalaise prenait part à la Journée des locataires dimanche lorsque le 24 heures l’a rencontrée. Autour d’elle, des centaines de manifestants étaient réunis à la station de métro Verdun afin de demander plus d’actions au gouvernement pour remédier à la crise du logement.

«Je me fais reprendre mon logement cette année et quand c’est des reprises de logement, on n’a pas vraiment de protection si c’est une reprise de mauvaise foi», dénonce Sandrine qui tenait à être présente dimanche pour envoyer un message clair au gouvernement.

Son propriétaire dit vouloir reprendre le logement pour lui-même, ce qui est légal, mais elle soupçonne plutôt qu’il veut rénover l’appartement pour le remettre sur le marché à un prix plus élevé, puisque les situations du genre sont nombreuses à Montréal dans les dernières années.

Étant incapable de prouver le tout avant que le logement soit effectivement repris, elle a dû déménager dans un plus petit logement «moins beau, moins bien entretenu», en plus de devoir quitter le quartier Centre-Sud qu’elle habitait depuis cinq ans, ce qui la désole.

Elle dénonce «l’inaction de nos gouvernements et le démantèlement des programmes de logement sociaux».

Rappelons que le gouvernement Legault a reconnu pour la première fois cette semaine l’existence de la crise du logement, sans toutefois annoncer de nouvelles mesures en lien avec cette problématique.

Hausse de 70$

Plusieurs autres locataires vivaient ou avaient vécu des situations difficiles.

Aussi présente dimanche, Darby MacDonald a eu toute une surprise lorsqu’elle a reçu son avis de renouvellement de bail. La hausse proposée par le propriétaire était de 70$ par mois, ce qui est bien au-delà de l’augmentation de 1,28% suggérée par le Tribunal administratif du logement. Elle va contester la hausse, mais ne sait toujours pas si elle va gagner.

«On a besoin d’actions tangibles du gouvernement pour régler la crise du logement», estime-t-elle. Selon elle, ces actions sont toutes simples. «On a besoin d’un vrai contrôle des loyers, on a besoin d’un registre des loyers pendant qu’on attend pour cela et le gouvernement doit financer et construire des logements sociaux.»

Une situation difficile pour les immigrants

Brice Eric Biampandou, originaire du Congo, a eu une mauvaise expérience à son arrivée au Québec en 2015. «Mon logement était insalubre. […] La maison était infestée et n’avait pas de chauffage et tout cela c’était à la charge du propriétaire. Étant nouvellement arrivé, le propriétaire me faisait croire que quand il y a une infestation dans la maison, c’est moi le locataire qui devais prendre en charge», explique-t-il.

Celui qui était juriste dans son pays d’origine a contacté l’organisme Infologis qui l’a informé que cette responsabilité revenait au propriétaire. Grâce à ce soutien, il a eu gain de cause à la suite d’un règlement à l’amiable avec le propriétaire. Cette expérience l’a poussé à s’impliquer dans l’organisme Acorn Montréal, un syndicat de locataires qui vient en aide aux résidents de Montréal-Nord et LaSalle.

Il dénonce certains propriétaires qui «font du mal aux nouveaux arrivants, qui profitent de leur manque de connaissances [par rapport] à leurs droits sur le milieu locatif».

Les étudiants peinent à joindre les deux bouts

La manifestation de dimanche a déambulé dans Verdun et attiré l’attention des résidents, qui étaient nombreux à sortir sur leur balcon par curiosité ou pour démontrer leur soutien à la cause.

C’est le cas de Frédérique De Oliviera qui était assise dans les marches devant chez elle et qui regardait la manifestation passer lorsque le 24 heures l’a abordée.

L’étudiante en génie de 25 ans se «considère chanceuse d’avoir trouvé cet appartement, malgré le prix que je trouve quand même cher». Elle confirme que le coût de son loyer, qui augmentera de 25$ en juillet, occupe une part importante de son budget serré d’étudiante.

Si elle peut se permettre de payer ce 3 1⁄2 à 1075$ par mois, c’est qu’ils sont deux à y résider. «On est un couple, on habite ici et ça nous permet de nous payer un loyer comme ça. Toute seule, je pense que j’habiterais en colocation dans une petite chambre avec six autres personnes parce que je n’aurais pas le choix. Je ne pourrais pas me permettre de payer plus que 1000$ par mois pour un logement, je ne serais pas capable toute seule», conclut-elle.

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Article par Julien Bouthillier pour 24 Heures

Propriétaire abusif à LaSalle – ACORN Montréal se mobilise!

LaSalle, Montréal. 12 mars 2022, 11h.

Peter Skierka, propriétaire dont la ville et l’arrondissement sont au courant depuis au moins 2018, prend toujours avantage des locataires. Des journalistes ont publié des reportages sur sa négligence et son comportement abusif, mais en quatre ans, personne à l’hôtel de ville a agi pour protéger les locataires. Au 9257 Airlie, nous avons entendu dire que le propriétaire, qui avait récemment acheté l’immeuble, avait baissé le chauffage central de l’immeuble tout l’hiver. Il a également été généralement négligent envers les appartements de l’immeuble et a harcelé les locataires.

C’est pourquoi ACORN Montréal a tenu une action le samedi 12 mars. Malgré le froid, nous avons eu près de 20 membres et sympathisants venus nous rejoindre et exiger action et respect de la part du propriétaire. Les membres ont parlé de leurs expériences avec le propriétaire et nous avons remis en main propre une lettre avec une liste de demandes à son bureau. Notre action a été couverte dans le téléjournal de CTV cette nuit-là et dans le journal quotidien Metro.

Métro: Protection des locataires: ACORN exige un registre des baux sans délais

Le syndicat de locataires ACORN Québec exige que la Ville de Montréal accélère la mise en œuvre de son registre des baux pour protéger les locataires vulnérables. Des membres d’une section locale ont manifesté en ce sens le 12 mars devant un immeuble de la rue Airlie, à LaSalle, où les locataires se plaignent d’insalubrité, de chauffage inadéquat et de tactiques malhonnêtes de la part du propriétaire.

«Au 9257, rue Airlie, les locataires nous ont parlé de problèmes de chauffage dans leur logement, explique Pierre Kodjo, l’un des leaders d’ACORN pour le secteur de LaSalle. Il a fait très froid cet hiver, mais le propriétaire a décidé de garder le chauffage bas.» M. Kodjo mentionne aussi des problèmes d’insalubrité dans certains logements.

L’organisme de défense des droits des locataires intervient lorsque les plaintes formulées par les locataires ne sont pas répondues par le propriétaire. «Lorsque nous avons tenté de parler au propriétaire, nous n’avons pas eu de retour, poursuit M. Kodjo. C’est pourquoi, lors de notre manifestation de samedi, nous avons remis une lettre au bureau du propriétaire avec les demandes des locataires.»

Une augmentation malhonnête

L’une des locataires du 9257, rue Airlie, affirme même que le propriétaire de l’immeuble tenterait d’augmenter son loyer de façon malhonnête. Lors d’une entrevue téléphonique avec Métro, Mirabel, qui ne souhaite pas révéler son nom de famille par peur de représailles, raconte avoir repris, fin juillet, un bail dans l’immeuble au montant de 710$ par mois. Elle assure avoir signé les papiers officiels dans les bureaux de l’administratrice de l’entreprise à numéro qui gère l’immeuble.

En novembre, la jeune femme a contacté le concierge de l’immeuble pour signaler un dégât d’eau dans sa chambre. Celui-ci lui aurait alors demandé la copie de son bail, prétextant qu’il voulait la photocopier, puisque soi-disant, le propriétaire ne trouvait plus la sienne. «Je lui ai remis, de bonne foi, mais il ne me l’a jamais rendu», soutient la mère monoparentale.

«J’ai appelé au bureau de l’entreprise et ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas ma copie du bail, poursuit-elle. Lors de ma conversation avec le propriétaire, il m’a dit que j’étais une locataire illégale et il a menacé de m’évincer». Mirabel raconte avoir fondu en larme, ajoutant qu’elle a toujours payé son loyer sur lequel ils s’étaient entendus.

En janvier, celle qui est étudiante au cégep dit avoir reçu un document indiquant que son bail de 950$ par mois allait être majoré de 15$ pour la prochaine année. Comme elle conteste le montant du bail, elle a refusé d’accepter la hausse et de signer le document.

«Je vis dans la peur»

De plus, Mirabel affirme que, début mars, deux personnes seraient entrées dans son appartement sans avertissement et sans son consentement, alors que sa fille était momentanément seule à la maison. Elle souligne que, depuis cet événement, sa fille refuse de dormir seule dans sa chambre. «Ma fille et moi vivons dans la peur», laisse-t-elle tomber.

La jeune mère de famille assure qu’elle a des enregistrements des conversations téléphoniques avec l’entreprise propriétaire et qu’elle compte bien les révéler, lors de son audience devant le Tribunal administratif du logement, le mois prochain.

Peter Skierka, le président de l’entreprise à numéro propriétaire de l’immeuble, n’a pas répondu à l’appel de Métro.

Un registre avant 2027

C’est pour éviter ces situations déplorables qu’ACORN Québec demande à l’administration Plante de se dépêcher de mettre en œuvre son registre des baux. L’organisme cible particulièrement l’application du programme aux immeubles de 8 à 11 logements, actuellement planifiée pour 2027.

Comme présenté à la mi-février, le registre de baux compilerait les déclarations faites, tous les cinq ans, par les propriétaires d’immeubles de 8 logements et plus sur les loyers qu’ils facturent. Cette information serait alors disponible aux locataires qui souhaitent contester leur loyer.

Les propriétaires qui omettraient de déclarer les baux seraient contraints de payer des amendes salées. Avec cette mesure, qui toucherait près de 35% du parc locatif montréalais, la Ville espère contrer le phénomène grandissant des rénovictions et les hausses abusives de loyer.

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Article par Félix Hurtubise pour Métro

ACORN Montréal pour un vrai registre des loyers

La mairesse de Montréal Valérie Plante de Projet Montréal a finalement annoncé son plan de registre de loyers et certification de propriétaires, deux objectifs sur lesquels ACORN Montréal à fait campagne durant les trois dernières années. Certes, c’est un développement encourageant et on a de quoi être fier. Toutefois, la bataille est loin d’être terminée.

Depuis le début de la pandémie, on entend de plus en plus de locataires à travers l’île qui vivent dans des conditions pénibles sans espoir d’amélioration. Appartements en état de délabrement, infestations de vermine, et même sans chauffage durant l’hiver. Une certification de propriétaires telle que, qui vise seulement un tiers des appartements, ne suffira pas, surtout si on lui retire ses dents.

Les locataires d’ACORN Montréal sont à l’affût du fait que la seule manière de se faire entendre par les politiciens est de se mobiliser. Pour que l’on puisse garantir l’efficacité d’un programme de certification de propriétaires à Montréal, il faut que les locataires continuent de réclamer que le programme :

  • Revoit et met à jour le Règlement sur la salubrité et l’entretien des logements.
  • Garantit des représailles financières importantes pour le propriétaire qui enfreint la réglementation.
  • Étend le programme de certification de propriétaires à travers tout Montréal pas juste pour les immeubles de huit ménages et plus, qui comprend deux tiers du parc locatif Montréalais.
  • Accélère la mise en œuvre de programme. 2027 est trop tard pour les locataires.
  • Met en place un système qui interdit aux propriétaires d’intimider les propriétaires qui veulent connaître le dernier loyer ou s’assurer de l’état de salubrité d’un futur appartement.

Si on veut vraiment s’assurer que les choses changent pour le mieux, ça sera ensemble: FAITES ENTENDRE VOTRE VOIX

Participer à l’enquête!

ACORN qui est un groupe d’action communautaire avec plusieurs chapitres au Canada vous invite à remplir cette enquête que nous menons sur les locataires dans l’environnement.

Comme pour la plupart des choses, les personnes à revenus faibles et modérés sont les plus touchées par les problèmes de la société et cela ne pourrait être plus vrai qu’avec la crise climatique.

L’objectif d’ACORN est de s’assurer que lorsque des améliorations seront apportées par les gouvernements afin de moderniser et rendre plus efficace les immeubles sur le plan énergétique, cela bénéficie réellement aux locataires.

Afin d’aider ACORN dans ces démarches, nous vous invitons à remplir le questionnaire de notre enquête.

Cliquez ici pour accéder au sondage

***Si vous ne souhaitez pas répondre à une question indiquez-le avec un « non » s’il y a une étoile pour les questions obligatoires ou passez simplement à la question suivante sans y répondre s’il n’y a pas d’étoile.***