Unir les communautés pour la justice
Lorsque Columbus Igboanusi est allé visiter son pays d’origine, le Nigeria, plus tôt en février, il ne s’attendait pas à être coincé à l’étranger près de 10 mois plus tard. Lorsque COVIDE a frappé dans le monde entier son vol de retour a été annulé. Pour aggraver encore une très mauvaise situation, sa banque avait signalé son compte et il n’a pas été en mesure de transférer des fonds à son propriétaire pour payer son loyer. Le 17 septembre son propriétaire lui a envoyé un e-mail disant qu’il avait emballé ses biens dans des boîtes, les mis dans le sous-sol et allait louer son unité à quelqu’un d’autre!
Expulser un locataire sans ordre est illégal et Columbus n’avait nulle part où aller, sa seule autre option était de dormir dans la rue. Il a donc tendu la main à ACORN, s’est joint au chapitre de Gatineau en tant que membre, et ensemble, nous avons commencé à organiser! Rapidement, nous avons écrit une lettre au syndicat des locataires et mettre en place une action en ligne générant des courriels d’autres membres/sympathisants à son propriétaire. Quelques jours plus tard, un appel a été organisé avec Columbus, son propriétaire et le syndicat des locataires. Aucune de nos tentatives de raisonnement ou de la possibilité d’une action en justice n’a eu impact. Ce n’est qu’après que Columbus a parlé de l’escalade des actions directes et impliquant la presse qu’il a reculée et a accepté de laisser Columbus de retour dans sa maison! Le mardi 27 octobre, Columbus a pu retourner à Gatineau. Ensemble, ils ont rencontré le propriétaire de Columbus et fait en sorte qu’il était en mesure de dormir dans son propre lit cette nuit-là.
Merci à tous ceux qui ont signé l’action en ligne et aidé à arrêter cette expulsion illégale! Habitez-vous à Gatineau et souhaitez-vous travailler avec d’autres locataires pour lutter contre les expulsions et propriétaires responsables ? Envoyez-nous un e-mail pour vous impliquez à gatineau@acorncanada.org. Alors que nous avons arrêté cette expulsion, des milliers d’autres risquent de perdre leur logement. Le gouvernement provincial ne rétablit pas l’interdiction d’expulsion au Québec.
Envoyer un message urgent exigeant AUCUN EXPULSIONS DUES AU COVID ici
En 2016, ACORN Ottawa a relancé la lutte de nos membres pour l’enregistrement des propriétaires, qui dure depuis des années. Après d’innombrables démonstrations dans les immeubles, des grands rassemblements communautaires, des sondages auprès des locataires, des conférences de presse et une collaboration avec les conseillers municipaux, nous avions réussi à faire inscrire l’enregistrement des propriétaires à l’ordre du jour du conseil municipal à la fin de décembre 2017. Bien que le conseil municipal ait voté contre l’enregistrement en novembre dernier après un intense lobbying de la part des propriétaires, les appels à l’action de nos membres ont été entendus en grand nombre. Le personnel de la ville a adopté aujourd’hui un nouveau règlement sur la gestion des propriétés de logements locatifs et le traitement des nuisibles. Parmi les points forts de ce règlement, citons :
Ces changements contribueront grandement à garantir que chaque locataire ait accès à un logement sain et habitable. Les membres attendent également avec impatience la mise en place d’une base de données en ligne sur les contraventions aux normes de propriété, afin que les nouveaux locataires puissent connaître l’historique d’un bâtiment avant de signer un bail. Mais soyons clairs, ces gains n’ont pas été accordé gratuitement aux locataires, ils ont été obtenus à la suite d’un long combat ! La seule façon pour les locataires de gagner est de s’organiser ensemble, immeuble par immeuble, quartier par quartier et ville par ville. Alors continuons sur notre lancée ! Un grand merci aux conseillers municipaux avec lesquels nous avons travaillé étroitement sur cette question au fil des années et à nos alliés communautaires et syndicaux qui ont participé à nos rassemblements, soutenu la campagne et fait des députations aux côtés de nos membres au sein du comité. Mais nos plus grandes félicitations doivent aller à nos membres qui n’ont jamais cessé de soulever la question des logements insalubres lors des réunions des sections, de frapper à la porte de leurs voisins, de faire signer des pétitions aux carrefours les plus fréquentés, d’organiser et de mener des actions, de partager leurs expériences avec la presse et de diriger des réunions avec les conseillers et le personnel de la ville. C’est le pouvoir du nombre!
Rendre le dépistage de la COVID-19 plus accessible aux résidents vulnérables d’Ottawa, tel est l’objectif de la clinique mobile qui a ouvert ses portes samedi, dans Vanier.
Ce projet pilote à l’initiative de l’organisme Association of Community Organizations for Reform Now (ACORN) en partenariat avec l’Hôpital d’Ottawa et des organismes communautaires de santé a permis à près d’une centaine de personnes à faible revenu ou à mobilité réduite de se faire tester.
À 12 h 45, 70 résidents du secteur s’étaient déjà fait tester au parc Ogilvie North.
<< Il y a beaucoup de monde qui ne peut pas voyager par autobus >>, affirme Stéphanie Graham de l’organisme ACORN. << C’est loin d’aller au parc Brewer, à Alta Vista ou à Stittsville. Nous avons besoin de prendre trois, quatre bus. Et, si vous êtes malade, et que vous voulez vous faire tester, c’est pas bon d’y aller dans les circonstances comme ça. >>
La médecin-chef de Santé publique Ottawa (SPO), Vera Etches estime que ce type de clinique mobile rend l’accès au dépistage plus << facile >> aux populations vulnérables.
Des résidents du secteur ont salué cette initiative. Parmi eux, Lauren Seward-Munday a confié : << C’est mieux, parce que c’est seulement un trajet d’autobus pour moi. >>
Augmenter les dépistages
Pour la Dre Etches, ce type de clinique offre la possibilité d’accroître le nombre de dépistages, alors que la communauté se déconfine depuis quelques semaines et que le risque de propagation de la COVID-19 reste élevé.
<< C’est important à ce point-ci où le nombre de contacts augmente avec la réouverture des entreprises, c’est important pour les gens d’aller se faire dépister s’ils ont des symptômes >>, lance-t-elle.
À cette occasion, les intervenants en santé ont pu aussi utiliser pour la première fois une nouvelle cabine de dépistage de l’entreprise ottavienne Honey Group, permettant au personnel médical de tester les gens à l’extérieur et sans contact direct.
<< L’avantage de cette cabine c’est qu’elle permet aux patients de se tenir à l’extérieur à une distance de sécurité, de sorte qu’ils ne se trouvent pas dans un espace clos. L’autre avantage, c’est que le système de dépistage extérieur permet de remplacer les équipements de protection du personnel de santé >>, explique Brock Mosley, vice-président des partenariats stratégiques de Honey Group.
L’entreprise est en discussion avec SPO pour développer sa technologie. La Dre Vera Etches souhaite que davantage de cliniques mobiles voient le jour dans d’autres quartiers de la ville.
Le Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) de l’Outaouais souhaite emboîter le pas. Dans un point de presse, vendredi, la directrice régionale de santé publique en Outaouais, Brigitte Pinard, a dit qu’elle envisageait d’en mettre en place.
Hausse des nouveaux cas de COVID-19 à Ottawa
La dernière mise à jour de SPO indique que 16 nouveaux cas de COVID-19 ont été confirmés depuis vendredi. Cette hausse, plus importante que d’habitude, s’explique par un retard dans les signalements.
<< Il y a eu un léger retard dans l’extraction des données hier, et l’augmentation des cas dans le rapport d’aujourd’hui reflète plus qu’une période de 24 heures >>, écrit SPO, dans un courriel adressé à CBC.
Au total, 2 146 cas de COVID-19 ont été confirmés sur le territoire d’Ottawa depuis le début de la pandémie. Sur ce nombre, 1 831 personnes — soit environ 85 % de tous les cas — sont considérées rétablies.
On ne déplore aucun autre décès des suites de la COVID-19 samedi. Cela fait plus deux semaines que SPO ne recense plus aucun décès. Personne n’est en soins intensifs.
Toutefois, encore 52 cas sont actifs, tandis que quatre éclosions sont encore en cours dans des établissements, comme des centres de soins de longue durée.
De l’autre côté de la rivière des Outaouais, la région éponyme compte maintenant 619 cas confirmés de COVID-19, soit 1 de plus que vendredi. Parmi ces cas, 110 employés du CISSS de l’Outaouais ont contracté la maladie depuis le début de la crise. Le nombre total de décès reste à 33. 518 personnes sont rétablies et 5 sont encore hospitalisées.
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Article Source: Radio-Canada
Ginelise Edouard explique pourquoi ACORN se bat pour Internet pour Tous.